Poème d'enfance
Je partage avec vous
en ce jour dédicacé
Ce conte d’enfance
africaine et des souvenirs endormis Sur le matelas de la vie d’autrefois et pas fracassée
Même si d’autres éléments soient déjà engloutis
Ce témoignage est le plus abouti
Des mots légués aux jachères herbacées.
Il ne pouvait en être autrement lorsqu’il fallait partir
Pour revenir un jour sous les tropiques du Congo postcolonial
Où l’école de la république avait aussi droit au chapitre
Dire ce qu’il en était sert de témoignage idéal
Sans chercher à tout réduire en cendre
Car j’en suis très fier dans mon antre.
Chemin faisant les souvenirs ont germé de leur tanière
Me voici dans l’habit du griot conteur
Loin de cette Afrique dont je ne m’en suis jamais détaché
Les souvenirs ne peuvent s’envoler dans le nuage du passé
Le dire avec des mots en poème sonde la mémoire
Parce qu’il en subsiste des passages indélébiles dans les tiroirs.
Avec le temps, en résidant sous un autre firmament sentimental
Je me souviens de cette enfance sans aucun jugement sociétal
L’épopée scolaire apprivoisée, c’est comme si c’était hier
En replongeant tout simplement dans les anales de ses méandres
Et de ce parcours d’écolier voulant apprendre
Tels furent mes souhaits d’invocation à chaque prière.
A cette époque de renouveau démocratique
Et des promesses d’indépendance alléchantes
Nous étions des enfants des ‘‘évolués’’ et des cités rurales naissantes
Mélangés à ceux des villages autochtones périphériques
On convergeait chaque matin vers les groupes scolaires pédagogiques
Tels qu’organisés par des paroisses missionnaires savantes.
Quel courage avions-nous sous les tropiques d’Afrique
Pour ainsi marcher avec autant d’animation et d’endurance
Par petits groupes des filles douces et des garçons éclectiques
Dans la logique de l’éducation séparée en permanence
École des filles d’un côté, école des garçons de l’autre
Sans jamais susciter des revendications du genre et d’intendance.
Imaginez ces enfants aux pieds nus sur des sentiers pérennes
Marchant sur du sable chauffé ou dans la boue diluvienne
Certains n’étaient chaussés qu’avec une paire de sandale
En caoutchouc brut
Sortie de l’artisanat local mal cousu et fragile
La manne des associations caritatives n’y existait pas encore
Ainsi voguait la vie d’enfants d’Afrique dans l’arrière-pays
Des villes...
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