Fig. : Situation de la RDC en Afrique centrale et sur l'équateur géographique
Généralités : des paradoxes non-explicables qui perdurent
L’un des paradoxes congolais repose sur un constat sociétal qui perdure : le taux de chômage de masses est très accentué ; il a d'ailleurs été mis en exergue récemment par la Banque mondiale. Un autre diagnostic socioéconomique concerne l'état du sous-développement et du sous-équipement presque chroniques des territoires ruraux, même pour ceux dont les milieux physiques de proximité regorgent encore des ressources minières qu'exploitent des Conglomérats privés ou para-étatiques. Et conséquence immédiate de ces facteurs économiques et géographiques déclencheurs, la « misère sociale » est une réalité vécue au quotidien par la majorité des congolais quel que soit leur lieu de vie, sur l’étendue du territoire national.
Alors, cette misère sociale, comment la contourner et la juguler à court et/ou à moyen termes ?
Le 30 juin 2011, la République Démocratique du Congo (Kinshasa, ex. Léopoldville est la ville capitale)-totalisera 51 ans d'indépendance nationale ou disons de "souveraineté" territoriale sur le concert des Nations et sur l'échiquier géopolitique international... Que de chemin politique parcouru, sur fonds des tragédies sociales, de marasme économique et d'épopée politique ! Chemin faisant, à la fin de la décennie 90, des forces de coalition de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) sont parvenues à évincer le régime Mobutu et tout son système idéologique. Au seuil du 21e siècle, le pays bien que titubant encore, semblait, donc, se relever de ses fléaux d'autre fois grâce aux espoirs nés de la fin de l’idéologie prônée par le Parti-Etat et Unique (le Mouvement Populaire de la Révolution, MPR) ainsi que de la débandade de ses pourvoyeurs d’autrefois. Certes, certains se sont recyclés dans la nouvelle république ; mais ont-ils changé dans leur âme de vautours des deniers publics ? Aujourd’hui, en 2011, plus d’une décennie plus tard, le pays patauge encore pour faire décoller les secteurs clés de son développement global, comme le démontrent certains indicateurs macroéconomiques produits par des institutions spécialisées. En effet, les chiffres du Rapport de la Banque Mondiale publié le 7 juin 2011 en disent long : le document relève qu'en République Démocratique du Congo, le taux de chômage de la population active (environ 65 millions d'habitants) serait de 75 % de la population totale. Un rapport qui vient s’ajouter à d’autres documents publiés sur le pays et au sujet desquels, le niveau du développement humain et des conditions de vie du peuple congolais, en général, serait à déplorer.
Il ne faut pas surtout pas jeter de l’opprobre au seul Gouvernement récent du Président Kabila. Car le marasme économique gangrène le système de gestion de l’Etat depuis bien longtemps. Et tant que ce colosse (qu’est la R.D.Congo) n’a pas encore fait subir une chirurgie spécifique à ses « pieds d’argile », entreprendre la marche du progrès lui sera très difficile. A travers ce diagnostic expert ou profane, les responsables de cette débâcle existent encore : certains pavoisent toujours dans les sphères du pouvoir actuel, d'autres errent de par le monde (exilé politique ou pas), en espérant revenir aux manettes du pouvoir. Mais cette relecture d’une portion de l’histoire congolaise n’a pas encore été faite ; et il se peut qu’on ne puisse jamais en faire d’ailleurs. Cependant, faut-il rester les bras croisés? Et c’est ici que le gouvernement actuel a une part de responsabilités dans le marasme économique actuel ainsi que dans la paupérisation d'une grande partie de population. Pour n'évoquer que Kinshasa, la capitale du pays, les quartiers populaires évoluent dans l'insalubrité publique, la population croupit dans la misère et frise le désespoir proche de la révolte populaire (même si pour l'instant, elle se résigne). Les constats sont pourtant là : la population kinoise manque de transports en commun réguliers comme elle a du mal à avoir accès aux meilleurs soins médicaux ; le peuple a faim et soif. Avec 2.000 Francs congolais (environ 2 $ américains) de revenu par jour (souvent issus de l'article 15, débrouillez-vous), les familles, à défaut d'être déjà mal logées, se nourrissent en-dessous du minima alimentaire toléré par l'Organisation Mondiale de la Santé. Même les liesses populaires constatées ou plébiscitées lors des passages de tel ou tel autre leader politique dans le quartier ou l'arrière-pays- lors de mobilisations de circonstance- ne suffisent pas à assurer un niveau de vie décent aux habitants et/ou populations. Telle est cette réalité sociale dramatique et non-évidente qui accompagne la marche de l’histoire du pays vers ses destinées, dans le concert des Nations libres et démocratiques. Certes des circonstances atténuantes existent dira-t-on : le pays est engagé, en même temps, dans des efforts de pacification de l'ensemble de son territoire national du fait des guerres fratricides à l’Est ; cette zone frontalière vit sous des épisodes de rébellions successives souvent provoquées par des autochtones influencés et/ou mélangés aux fractions rebelles provenant des pays voisins (aux frontières avec le Burundi, l’Ouganda, le Rwanda et le Sud-Soudan…). Mais cette donne géopolitique ne peut à elle seule accaparer toutes les justifications du retard socioéconomique en cours. Dès lors qu’il est reconnu sur la place publique kinoise (la presse nationale en fait les échos épisodiques dans de nombreux articles pertinents) que des Contrats miniers mirobolants signés par les différents Gouvernements successifs ont jalonné les rouages des pouvoirs au courant de ces mêmes années. Mieux, le premier mandat d’un gouvernement élu démocratiquement s’est caractérisé par la mise en place des chantiers de Reconstruction (le Programme de Cinq Chantiers du Président de la République). En général, de tels investissements s’accompagnent d’une demande permanente des mains d’œuvres. Je n’ai pas à ma disposition des statistiques pouvant infirmer ou confirmer cette analyse. Dans l’hypothèse (probable) que quand bien même, des embauches auraient été massives, l’absence de visibilité dans la résorption du chômage, voudrait dire que la situation initiale était plus que dramatique ; mais cela, tout le monde le savait déjà. Donc, à court terme, en l'absence d'une politique de soutiens et de promotions des Petites et Moyennes Entreprises et/ou Industries (PME/PMI), la stratégie des gros investissements ne saurait juguler, à elle seule, le chômage de masses, surtout avec des indicateurs macro-économiques défavorables du fait de la conjoncture internationale (crises bancaires de 2008-2009 ; augmentation des cours du pétrole, gestion écologique des forêts et exploitation raisonnée des bois d’œuvres tropicaux, etc.). Mais la République Démocratique du Congo dispose néanmoins des atouts endogènes pour contrebalancer la conjoncture internationale ainsi que les autres effets contraignants y afférents. Ces atouts reposent sur des recettes de vente de ses mineraies. En effet, la hausse des cours sur le marché mondial- notamment avec l’augmentation des prix du cuivre, de l’or, du diamant, du cobalt, du coltan- comme des autres minerais dont il est producteur aurait pu compenser les déficits commerciaux et la balance de payement. Un tel résultat a des effets induits, positivement, sur le Produit National Brut (PNB), et indirectement, sur les autres investissements (PME/PMI) générateurs d'emplois immédiats. Alors, où est-ce que le bas blesse ?
Fig. : Le site du Barrage d'Inga sur le Fleuve Congo, en aval de Kinshasa
La dépendance du PNB aux recettes des exploitations minières : une contrainte de développement toujours défavorable
Il y a lieu de souligner qu'il subsiste ou persiste un déséquilibre structurel entre l’accroissement démographique national (en opposition permanente) et les capacités du pays à maîtriser ses ressources humaines comme à mettre en place des politiques macro-économiques ayant une valeur ajoutée sur les facteurs travail et emplois (conformes justement aux potentialités démographiques). La population (statistique dominée par une population très jeune, moyenne d'âge de 18 à 25 ans) étant de plus en plus inactive et au chômage, la seule manne des ressources minières (génératrice de 70 % du Produit intérieur brut-PIB) ne suffit pas à faire fonctionner l'Etat et à réguler le système macroéconomique. Dans ces conditions, avec un budget annuel d'environ 6 milliards par ans, le pays souffre de déficit chronique (surtout que les deniers publics sont souvent dilapidés et détournés). Un tel budget national, s'il satisfait les créanciers (compte tenu de son orthodoxie), il est insuffisant pour créer les conditions d’un modèle de développement durable et ayant des effets sociaux visibles, sur le plan national. Le pays a-t-il manqué des dirigeants et des hommes d’Etat visionnaires capables de mieux évaluer les enjeux de développement? Au chevet du colosse en agonie ou en éveil, d’autres compatriotes de ma génération ont vu également défiler (avec à chaque sortie des cabinets des primatures ou présidentiels- sur le perron du Monts Ngaliema ou du Camp Tsatshi de l’époque- des experts de tout genre, proposant toujours des interviews à la presse : nous avons fait ceci, nous avons financé cela…). Alors, ce n’était donc que des incantations pour des investissements virtuels ? Car les mêmes experts- dont les institutions continuent d'avoir des succursales et Agences dans les quartiers huppés de la Gombe à Kinshasa, ont repris du service, avec sans doute les mêmes ballets diplomatiques. Au passage, ils demeurent toujours « druides » et « griots » des proses macroéconomiques, tout en communiquant encore et encore des chiffres, signant ça-et-là- des accords bilatéraux ou multilatéraux concernant des projets, des programmes, des plans ; lorsqu'ils ne développent pas des postulats sur des perspectives encourageantes pour le pays). Socialement sans aucun effet sur la population... Mais diantre que prescrivent-ils au pays comme protocole de traitement et de guérison depuis tout ce temps ? Force est de constater qu’au moment de l’effacement de la dette publique congolaise par des créanciers devenus généreux, le montant communiqué frôlait les 12 milliards de Dollars US. Le chômage est toujours présent dans la société congolaise alors que le pays devrait rembourser autant d’argent à des créanciers extérieurs. Alors à quoi ont servi tous ces milliards déversés dans les caisses de l’Etat ? Bien malin qui peut aujourd’hui communiquer sur les postes budgétaires concernés par la dette congolaise entre 1980 et 1995 ? Au tant de sujets de recherche fondés sur un travail d’exploitation pertinente des archives en la matière.
Le désert rural et le sous-développement chronique et structurel : l’exemple du Kwilu-dans le territoire de Masimanimba.
Pour revenir à ce rapport de la Banque mondiale sur l’indice de chômage de masse, je porte à mon tour un regard sur l’arrière-pays congolais. La situation est encore plus défavorable dans les milieux ruraux dépourvus d’ossatures macro-économiques solides, en termes d'investissements industriels et des PME/PMI structurées. Par exemple, dans la province de Bandundu, qu'en est-il de la sous-région du Kwilu, démantelée de ses palmeraies et huileries d’antan ou de la Zone Rurale de Masimanimba (Secteurs Mokamo, Pay Kongila, Kitoy) et de ses terroirs agricoles en régression? Autant évoquer en étude de cas, une contrée dont je connais les méandres géographiques et les facteurs socioéconomiques. La zone de Masimanimba, c’est d’abord un verrou et un territoire tampon entre le Kwilu et le Kwango géographique. Voie de passage obligé dans l’axe Kananga-Kikwit-Kinshasa (via Kenge), l’histoire récente de la libération du Congo par les troupes de l’AFDL en dit long quant à l’importance de ce couloir, à travers le plateau du Kwilu jusqu’au plateau de Bateke, porte-Est de la ville de Kinshasa. Cependant, le passage de la route nationale I, même asphaltée (Kinshasa-Kikwit), suffit-il à juguler le chômage comme à offrir du travail aux populations ? Certes, les voyageurs et les commerçants concernés diront que l’itinéraire est ainsi allégé d’embuches et de pièges de circulation ; mais d’un autre côté, la nationale déverse dans la mégalopole kinoise, d’autres forces sociales des milieux ruraux et paysans. Un mouvement des populations qui ne fait qu’accroître l’exode rural, et ses effets d’entraînement, tant dans les milieux autochtones d’abandon qu’à Kinshasa (la capitale du pays) ; or, cette ville est déjà surchargée, avec environ 7 millions d’habitants (soit 12 % de la population nationale), et toutes les incidences écologiques et environnementales qui accompagnent cette « surpopulation » urbaine (et périurbaine).
Fig. : Le calvaire des camions de marchandises sur une route (non asphaltée) de Bandundu-Kinshasa
Quelques pistes de solutions
Les élections à venir offrent aux acteurs politiques les opportunités programmatiques pour rectifier le tir et pour œuvrer au décollage véritable de ce géant d’Afrique centrale, en remettant les jeunes au travail. Cela passe par une meilleure redistribution de la manne économique, des investissements et des infrastructures de développement socioéconomique sur l’étendue des territoires, géographiquement défavorisés (du fait des facteurs naturels et sociologiques) ou sous-équipés durant les précédentes mandatures. Mais y aura-t-il une réelle volonté politique ? Si oui ? Avec quels acteurs engagés- gouvernants et hommes de terrain y compris- pour soutenir de tels efforts, en mettant de côté les intérêts personnels ? A court terme, pour combler ce déficit du développement des territoires, la bonne gouvernance impose aux commandes des hommes d’action, avec des compétences validées, tout en ayant le sens du bien commun et de la collectivité. A court terme, la population doit être invitée à participer massivement aux différents diagnostics participatifs du territoire. Vu le contexte socioéconomique, il faudra agir, non seulement directement sur le terrain, mais en se prémunissant d’une boite outil, en commençant par dessiner d’abord l’assiette territoriale, par la mise en place des schémas du développement local, ou régional c'est-à-dire des procédures à circonscrire dans chaque rayon géographique. Ils devraient s’articuler sur le << Schéma d’orientation nationale, de Cohérence Territoriale et de Développement socioéconomique Durable du Territoire >>, élaboré par exemple, au sein d’un Comité Interministériel, sous l’égide du Président de la République ou du Premier Ministre, en partenariat avec les Assemblées provinciales et départementales.
Enfin, à moyen terme, favoriser l’apparition d’une classe d’opérateurs économiques ruraux crédibles, en mettant à leur disposition des moyens d’action (arsenal juridique), financiers et de production (outils de travail, main d’œuvres locales…) pour prendre en charge définitivement les progrès économiques et humains des contrées géographiques, à l’abandon. Cette stratégie s’explique par le fait que tout gouvernement, central ou provincial, souvent bien éloigné des réalités de terrains, ne peut à lui seul, manager avec succès et de loin, les initiatives de développement local. L’Etat central s’assurera de la (re)mise en marche des dessertes locales, régionales et nationales, soubassement à la relance agricole, à la redynamisation des centres commerciaux et des marchés hebdomadaires des produits locaux. La concomitance de tous ces moyens mis en œuvre et leur bon fonctionnement rendront les flux commerciaux et négoces interurbains dynamiques.
Dans la Province de Bandundu et la région naturelle du Kwango-Kwilu, ces quelques pistes de solution jetteraient les bases solides d’un réel essor socioéconomique des territoires de campagnes comme de villes de référence ; lesquels territoires sont incontournables (à travers l’agriculture vivrière) dans l’autosuffisance alimentaire des populations locales et de ces centres ruraux et urbains de consommation tels que Bandundu ville, Bulungu, Masimanimba, Kikwit, Kenge, Kinshasa… Tels peuvent être quelques clés de revitalisation des territoires ruraux, et indirectement de l’amélioration des conditions de vie des habitants.
Les mirages des campagnes électorales et de leurs projets clés à mains
Pour conclure, la période électorale à venir (les élections générales étant prévues en fin d’année, novembre et/ou décembre 2011) est propice aux dons, aux gestes (approchant presque la corruption du peuple). Mais ces actions ponctuelles et de pêches aux voix pour se faire élire ne doivent pas être confondues avec un processus crédible et globalisant du développement des territoires. Ces actions ponctuelles et d’aménagement à tâche d’huile sur le terrain sont du ressoirt de propagandes politiques en période électorale, surtout pour les candidats à la députation. Bien sûr, ce n’est pas si mauvais que ça, si les candidats dilapident leurs magots (argent) au profit des oubliés de la manne économique d'autrefois. L'inventaire des réalisations ponctuées par de publicités promotionnelles et de culte de personnalité n'est pas homogène d'un territoire à un autre. Parmi les opérations les plus en vue, il y a l'installation des antennes paraboliques et hertziennes pour les la télévision et les téléphones portables ; en passant, quelques téléphones portables sont offerts gratuitement aux leaders locaux (même si un jour, ils finiront par manquer des réseaux et de l’électricité pour les faire fonctionner) ; quelquefois, les populations rurales ont l'opportunité de regarder sur un écran géant, un programme de cinéma, en quelques soirées, c’est très distrayant pour une fois ; ailleurs, ce sont les villageois qui sont fournis en viande rouge issue d’un bœuf abattu pour la circonstance pour faire plaisir aux chefs coutumiers : c’est également n geste nutritionnel très louable pour la santé publique…Enfin, d'autres témoignages signalent que les élus locaux interviennent, avec des tronçonneuses transportées dans leurs camionnettes, pour couper des troncs d’arbres pouvant servir de pont d’appoint sur un ruisseau soumis aux inondations, et j'en passe. Que de bonnes oeuvres ponctuelles, avec effets immédiats auprès de la population concernée. En revanche, cela ne comble aucunement le retard pris par ces mêmes territoires ruraux dans leurs marches vers le véritable progrès. Le développement intégral du territoire, ce n’est pas ça du tout. Je pense que les politiques congolais qui ont pour la plupart voyagé dans d’autres pays plus avancés, savent ce qui se fait ailleurs, pour s'engager dans des véritables stratégies d’équipement et d’aménagement durables des territoires de l'arrière-pays de Kinshasa, fondées sur des investissements planifiés, efficaces et conformes aux réalités des territoires qui sont confrontés également aux défis du futur et de la mondialisation. Ce la ne relève pas que des initiatives de propagandes politiques- dont l’action ne consisterait qu’à rafistoler les trous béants laissés par l’abandon dans lequel étaient plongés les territoires ruraux, en matière d’équipement. Or, qui dit Industries, entreprises, dit mains-d’œuvre. C’est à ce prix aussi que petit à petit, le taux de chômage commencera à baisser dans le pays ; que les jeunes sortant des écoles professionnelles et des universités pourront prétendre à un travail- qui leur assurerait un avenir radieux, dans un pays qui est le leur, sans entamer des voyages épique à travers l’Afrique de l’Ouest, puis l’Afrique du Nord, pour finalement tenter la traversée d’odyssée sur la Méditerranée ; d’où ils se retrouveront prisonniers du piège de « l’Île de Lampedusa ». Alors qu’au départ, ils rêvaient d’eldorado de l’espace Schengen européen ou de l’occident en général. Il y a ainsi un devoir moral, devant l’histoire, de la part de L’homme politique africain, de ne pas être quelque part, le responsable moral de ces images-là, atroces et d’une autre époque, des naufragés de la misère africaine ,dans la méditerranée; à travers ces corps sans vie (pour ceux que la mer n’emporte pas dans ses abysses)- qui interpellent tout humain de bonne conscience et qui poussent, nous autres survivants, à méditer, à réfléchir... Car le soi-disant exil paradisiaque vers l’occident n’est rien d’autre qu’un acte de détresse aux issues incertaines et ayant des racines nationales… Les gouvernements africains en général et congolais en particulier, ont le devoir- de proposer aux jeunes et aux citoyens, un avenir socioéconomique crédible, à la hauteur de leurs espérances, dans leurs milieux de vie et de prédilection nationale. Il est presque impensable de constater que seules les filières économiques et de commerces des matières premières soient les bénéficiaires privilégiés de tout ce que le sol et le sous-sol congolais regorgent comme ressources (naturelles et minérales) et comme potentialités industrielles, au détriment des populations de proximité et de la nation toute entière. Sinon alors- il appartient aux guides politiques, aux nouveaux devins charismatiques, d'indiquer au peuple, leur véritable dessein- celui qui s'accomplira, dans ce cas, au loin, ou ailleurs (voire dans l'au-delà, mais ce sera trop tard dans ce cas pour vivre le salut terrestre)- en lieu et place de cette terre bénie du Congo (qui est la leur), mais devenue un piège du destin et un tunnel de pénitence sociale interminable- pour bien d'entre eux, par le simple fait d'être né congolais, et surtout à cause des gabégies financières chez les gestionnaires de la chose publique. N'est-ce-pas là, une autre forme de crime contre l'humanité congolaise ?
Pour conclure, la période électorale à venir (les élections générales étant prévues en fin d’année, novembre et/ou décembre 2011) est propice aux dons, aux gestes (approchant presque la corruption du peuple). Mais ces actions ponctuelles et de pêches aux voix pour se faire élire ne doivent pas être confondues avec un processus crédible et globalisant du développement des territoires. Ces actions ponctuelles et d’aménagement à tâche d’huile sur le terrain sont du ressoirt de propagandes politiques en période électorale, surtout pour les candidats à la députation. Bien sûr, ce n’est pas si mauvais que ça, si les candidats dilapident leurs magots (argent) au profit des oubliés de la manne économique d'autrefois. L'inventaire des réalisations ponctuées par de publicités promotionnelles et de culte de personnalité n'est pas homogène d'un territoire à un autre. Parmi les opérations les plus en vue, il y a l'installation des antennes paraboliques et hertziennes pour les la télévision et les téléphones portables ; en passant, quelques téléphones portables sont offerts gratuitement aux leaders locaux (même si un jour, ils finiront par manquer des réseaux et de l’électricité pour les faire fonctionner) ; quelquefois, les populations rurales ont l'opportunité de regarder sur un écran géant, un programme de cinéma, en quelques soirées, c’est très distrayant pour une fois ; ailleurs, ce sont les villageois qui sont fournis en viande rouge issue d’un bœuf abattu pour la circonstance pour faire plaisir aux chefs coutumiers : c’est également n geste nutritionnel très louable pour la santé publique…Enfin, d'autres témoignages signalent que les élus locaux interviennent, avec des tronçonneuses transportées dans leurs camionnettes, pour couper des troncs d’arbres pouvant servir de pont d’appoint sur un ruisseau soumis aux inondations, et j'en passe. Que de bonnes oeuvres ponctuelles, avec effets immédiats auprès de la population concernée. En revanche, cela ne comble aucunement le retard pris par ces mêmes territoires ruraux dans leurs marches vers le véritable progrès. Le développement intégral du territoire, ce n’est pas ça du tout. Je pense que les politiques congolais qui ont pour la plupart voyagé dans d’autres pays plus avancés, savent ce qui se fait ailleurs, pour s'engager dans des véritables stratégies d’équipement et d’aménagement durables des territoires de l'arrière-pays de Kinshasa, fondées sur des investissements planifiés, efficaces et conformes aux réalités des territoires qui sont confrontés également aux défis du futur et de la mondialisation. Ce la ne relève pas que des initiatives de propagandes politiques- dont l’action ne consisterait qu’à rafistoler les trous béants laissés par l’abandon dans lequel étaient plongés les territoires ruraux, en matière d’équipement. Or, qui dit Industries, entreprises, dit mains-d’œuvre. C’est à ce prix aussi que petit à petit, le taux de chômage commencera à baisser dans le pays ; que les jeunes sortant des écoles professionnelles et des universités pourront prétendre à un travail- qui leur assurerait un avenir radieux, dans un pays qui est le leur, sans entamer des voyages épique à travers l’Afrique de l’Ouest, puis l’Afrique du Nord, pour finalement tenter la traversée d’odyssée sur la Méditerranée ; d’où ils se retrouveront prisonniers du piège de « l’Île de Lampedusa ». Alors qu’au départ, ils rêvaient d’eldorado de l’espace Schengen européen ou de l’occident en général. Il y a ainsi un devoir moral, devant l’histoire, de la part de L’homme politique africain, de ne pas être quelque part, le responsable moral de ces images-là, atroces et d’une autre époque, des naufragés de la misère africaine ,dans la méditerranée; à travers ces corps sans vie (pour ceux que la mer n’emporte pas dans ses abysses)- qui interpellent tout humain de bonne conscience et qui poussent, nous autres survivants, à méditer, à réfléchir... Car le soi-disant exil paradisiaque vers l’occident n’est rien d’autre qu’un acte de détresse aux issues incertaines et ayant des racines nationales… Les gouvernements africains en général et congolais en particulier, ont le devoir- de proposer aux jeunes et aux citoyens, un avenir socioéconomique crédible, à la hauteur de leurs espérances, dans leurs milieux de vie et de prédilection nationale. Il est presque impensable de constater que seules les filières économiques et de commerces des matières premières soient les bénéficiaires privilégiés de tout ce que le sol et le sous-sol congolais regorgent comme ressources (naturelles et minérales) et comme potentialités industrielles, au détriment des populations de proximité et de la nation toute entière. Sinon alors- il appartient aux guides politiques, aux nouveaux devins charismatiques, d'indiquer au peuple, leur véritable dessein- celui qui s'accomplira, dans ce cas, au loin, ou ailleurs (voire dans l'au-delà, mais ce sera trop tard dans ce cas pour vivre le salut terrestre)- en lieu et place de cette terre bénie du Congo (qui est la leur), mais devenue un piège du destin et un tunnel de pénitence sociale interminable- pour bien d'entre eux, par le simple fait d'être né congolais, et surtout à cause des gabégies financières chez les gestionnaires de la chose publique. N'est-ce-pas là, une autre forme de crime contre l'humanité congolaise ?
Fig. : Crépuscule du soir (sunset) au fil des paysages du Secteur Mokamo/Masimanimba
Dag Munap (Lyon, juin 2011).
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